vendredi 24 février 2012

Interview d'Annelise Heurtier par Pascale Perrier


Interview de l'auteure Annelise Heurtier par Pascale Perrier

Bonjour Annelise,

1.      1/Annelise, tu as deux enfants en très bas âge, un travail (autre que l’écriture), et malgré tout, ta liste de publications est impressionnante ces dernières années. Quelle potion magique avales-tu pour être capable d’une telle productivité ?

Annelise Heurtier
Facile. Ici à Tahiti, on a un truc imparable pour allonger nos journées. Ce sont...les coqs. Ils sont partout ! Dans les rues, devant les écoles, même dans les hôtels huppés. Et très précisément réglés sur 3H15 du matin. Tu n'as pas le choix : soit tu te mentalises pour les oublier...Soit tu te lèves et là, un monde  de joyeusetés s'ouvre à toi : repassage, ménage, jardinage  tant qu'il ne fait pas 50 degrés ou pourquoi pas, écriture !
Plus sérieusement, j'imagine que je suis bien organisée...
(en même temps, il m'a fallu presque une semaine pour trouver le temps de m'attaquer à cette interview, donc je crains que ma réputation soit un peu usurpée).

 2/Pour toi, l’écriture, c’est : (cocher la ou les bonnes réponses – et on a même le droit d’expliquer pourquoi en dessous)
2.  
* rester pénard chez soi, se lever à point d'heure ou à se mettre à écrire au beau milieu de la nuit pour ne pas laisser passer un éclair de génie littéraire (lu sur ton blog)

ha ha ha ! Je vois que tu as bien préparé l'interview, Pascale !

 * Une nécessité impérieuse, un besoin vital même si elle occasionne douleur et souffrance (pas lu sur ton blog)

Pour moi, c'est certainement une nécessité, en effet. Et au fur et à mesure que le temps passe, elle devient de plus en plus présente - s'il on part du principe qu'il y a une gradation dans la nécessité-.
Disons que maintenant, je n'imagine plus ma vie sans. Ecrire, ça fait partie de moi !
Par contre, non, ce n'est pas du tout une souffrance, enfin, ce n'est pas une catharsis, si c'est le sens de ta question.

  * Une envie du moment, un bricolage qui passe le temps ; et on verra bien ce que la       vie te réserve pour la suite (encore pas lu sur ton blog)

Au début, ça l'était...plus maintenant ! Désormais, les seuls "bricolages" que je connais sont ceux que je réalise avec mes enfants ! Ou mes bidouilles écolo...Tu as déjà fabriqué du dentifrice ? C'est marrant.

         3/Tes livres s’adressent à des enfants d’âge très varié. Que préfères-tu écrire : des romans ado ou des petits textes pour les plus jeunes, et dans quel genre te sens-tu le plus à l’aise ?

Pour l'instant, ce qui est sûr, c'est que moins il y a de mots et moins je me sens à l'aise ! J'ai plus de mal à écrire des albums, je crois. Je me sens à l'étroit. Et quand je reçois des commandes pour des histoires, je commence toujours par négocier un peu de "rab" ("30 000 signes ? Oui mais avec une marge de 10%, hein ?" )
Jusqu'à présent j'écrivais assez naturellement pour des 8/10, mais j'ai découvert un autre style d'écriture avec mon "Carnet Rouge" et ça m'a vraiment, vraiment plu. D'ailleurs, c'est le livre que j'ai écrit le plus rapidement, alors qu'il est de loin le plus long !


4.   4/Tu vas prochainement publier un texte à sept voix, préfacé par Stéphane Hessel (rien que ça !). Peux-tu nous parler de cette expérience ?

C'est à Séverine Vidal et Sandrine Beau que revient la maternité du projet. Ces deux-là sont infatigables :-) Comme 4 autres auteurs (Anne Gaelle Balpe, Agnès Laroche, Clementine Beauvais et Fanny Robin), elles m'ont contactée pour me proposer ce projet. Ravie de cet honneur, j'ai accepté bien volontiers.
Cette aventure a été très sympathique sur de nombreux plans, même s'il est clair que ce n'est pas évident d'écrire à 7. Et puis je me suis fait 6 bonnes copines !
En tous cas, tout est bien qui finit bien, je dirais même extrêmement bien, grâce à notre illustre préfacier ! J'espère maintenant que les lecteurs suivront !

5.      5/Dans « Le carnet rouge », tu parles d’une adolescente en quête d’identité, d’origine népalaise, et qui va découvrir un secret familial. Le Népal, pour toi, correspond à quelque chose de particulier ?

Pas vraiment. J'ai eu l'idée du scénario...alors que je faisais une petite revue de presse sur google actualités ! Pas très poétique, tout ça....Du coup, j'en suis encore au stade de l'imaginaire. Moi aussi, comme ma narratrice, je rêve mon Népal, j'imagine les drapeaux qui claquent au vent, les cimes enneigées, l'air immobile dans les rues de Katmandou, les femmes accroupies qui trient des lentilles, les ascètes assis sur les ghat...J'espère pouvoir y aller un jour.

6.      6/Quels sont tes projets à venir ?

J'en ai plein ! Outre les idées de romans qui me trottent en tête, je vais m'atteler à un challenge un peu plus conséquent : développer les ateliers d'écriture ici, dans une culture qui n'est pas du tout celle de l'écrit. On m'a dit que le président local avait déclaré que les livres "ne servaient à rien". Je n'ai pas vérifié. J'ose espérer que ce n'est pas vrai.

      7/Tu habites à Tahiti. De métropole, on imagine les cocotiers et les plages merveilleuses. A vivre au quotidien, c’est sûrement différent ( !). Tahiti, nouvelle source d’inspiration ? 

Il y aurait beaucoup à dire, en effet ! De loin, on retient surtout le "bleu plein les yeux". De plus près, c'est moins paradisiaque qu'on l'imagine. En même temps c'est normal, on ne va pas faire passer les circuits touristiques au milieu des bidonvilles....
En même temps je perçois une joie de vivre, une gentillesse et une simplicité qu'on a perdue depuis longtemps en métropole. Il y a quelques temps, alors que je rentrais chez moi avec mon bébé dans l'écharpe de portage, il s'est mis à pleuvoir à verse (et quand je dis "à verse", je n'exagère pas, il faut le voir pour le croire). Bref, à peu près 30 secondes après le début de la douche, une voiture s'est arrêtée et sa conductrice m'a déposée chez moi. Elle m'a même proposé son paréo pour m'essuyer ! Quand je pense qu'à Lyon, pendant toute ma grossesse, personne ne m'a jamais cédé sa place dans le bus...
Bref, ici, la vie est douce comme du lait de coco...j'espère que ça va durer !

Merci Annelise !
Merci Pascale !

 
Bibliographie
On n'a rien vu venir, collectif, Alice Jeunesse, mars 2012
Mon livre pour épater les grands, collectif, Fleurus, mars 2012
 Bertille au chocolat, Alice Jeunesse, janvier 2012
La fille aux cheveux d'encre, éditions Casterman, janvier 2012
Le carnet rouge, éditions Casterman, septembre 2011
L'ennui a disparu, éditions Fleurus, mars 2011
Le grand concours des sorcières, éditions Rageot, septembre 2010
Le mystère des lettres de Noël, éditions Averbode, décembre 2009
Les étranges disparitions, Actes Sud Junior, octobre 2009
La tête dans les nuages, Milan Presse, juin 2009
Tu seras pirate, mon fils ! editions Rouge Safran, février 2009
Un sort renversant pour Mirabelle, éditions Averbode, sept 2008
Ma grand-mère a un amoureux, éditions Magnard, sept 2008
Moi, peur ? Jamais ! Milan presse, mai 2008
Un après-midi de chien, Milan presse, mai 2008
Sidonie Quenouille, éditions du Rouergue, avril 2007
L’opération Boite à Musique, éditions Averbode, sept 2006

mercredi 22 février 2012

Interview de Baptistine Mesange par Agnès Domergue

Interview de l'auteure Baptistine Mesange par Agnès Domergue

Bonjour Baptistine,
Bonjour Agnès !

1)Tu écris pour la jeunesse. As tu pensé écrire pour adultes? Pourquoi?
Baptistine Mesange
J’écris pour la jeunesse  parce que ça me permet de vivre dans l’univers que je crée pour chacune de mes histoires, c’est une part de mon cœur d’enfant qui ne m’a jamais quittée.  Le monde des adultes est laid, plein de vices et de cruauté. Si j’écris pour les adultes, c’est comme si je m’enfermais à double tour dans ce monde où nous vivons tous les jours et je n’en ai pas envie.  Moi, j’ai besoin de croire encore à mes rêves de petite fille… 
Et pour être sincère, je ne crois pas que je saurais écrire pour les grands, même si j’en avais envie ! Les ados, oui, ça me tente bien. J’avoue être attirée par l’écriture d’un roman Fantasy. Un peu plus tard…
2)Comment travailles-tu un texte?As-tu des méthodes de travail?Qu'est ce qui définit TON style?
Je n’ai aucune méthode, pas de plan d’écriture…  Quand j’ai une idée dans la tête, je la laisse longtemps germer. J’y pense nuit et jour, j’imagine, je me raconte l’histoire dans ma tête. Ce temps là peut-être très long. .. Puis un jour, je commence à écrire, je cherche mes mots… des fois, ça ne vient pas tout de suite, et ça m’embête beaucoup, car l’histoire est là, dans ma tête… il n’y a plus qu’à l’écrire. Mais en fait, c’est bien plus compliqué. J’ai la fâcheuse habitude de travailler mon début avant de passer à la suite… puis chaque morceau de texte comme ça. Alors que ce serait peut-être plus simple, et surtout un gain de temps, que  d’écrire un premier jet, et de reprendre après. Eh bien non ! Tant que la lecture à voix haute ne coule pas comme je le veux… je peux rester des heures et des jours sur un début d’histoire. Voilà pourquoi j’en écris plusieurs en même temps. C’est le fouillis dans ma tête, sur les feuilles de papier qui volent… Et parfois, mais c’est plus rare, l’histoire semble s’écrire toute seule, en une heure… et là, magie ! Ça m’est arrivé deux fois, et pour moi, ce sont mes plus beaux textes… L’un d’eux paraitra cette année aux éditions Philomèle J
Mon style, lui, est un peu bohème hihi  c’est une très bonne question, mais j’aimerais plutôt la poser à mes lecteurs J
 3)Tu abordes divers thèmes dans tes projets. A ton avis, TOUT peut-il être traité en littérature jeunesse?
Oui… J’ai d’ailleurs un projet sur le thème de la mort qui avait plu à une belle maison d’édition. L’éditeur m’avait dit que mon texte était remarquable, qui le soumettrait à son comité de lecture. Il m’avait prévenue que le thème était très difficile, et que le texte serait peut-être refusé à cause de ça. Le verdict était tombé quelques mois plus tard, le comité avait jugé que l’album ne rencontrerait pas un public assez large, et qu’il fallait penser aussi aux ventes. Bon…
Pour répondre précisément à la question : oui, selon moi tout peut être traité en littérature jeunesse, et je dirais même, tout DOIT être traité. Parce que justement, les enfants rentreront un jour dans le monde des adultes, et il ne faut pas qu’ils tombent de leur nuage de trop haut. Et malheureusement, certains enfants y entrent plus tôt que d’autres… c’est dur de se le dire, mais c’est la vérité.
 Je crois qu’un livre est la plus belle manière de leur dire « oui, il y a des trucs moches aussi, dans la vie. » Le secret, c’est la façon de l’aborder dans une histoire… tâche délicate.
4)J'ai remarqué que tu te lançais dernièrement dans l'illustration. Quel a été ton déclic et pourquoi? Penses-tu illustrer tes propres textes?
J’ai toujours dessiné. Mais il y a environ deux ans, j’ai voulu faire de vraies images, jolies et tout et tout ! Ça a été très dur… je n’arrivais pas à trouver un style, à me sentir bien dans une technique, alors je cherchais, je gribouillais. J’en ai déchiré des feuilles ! Des fois, je me mettais à pleurer comme une petite fille, car c’était moche… en fait. Je voulais trop que mes images soient belles, ça me faisait rager. Je voulais un style, alors que ça ne s’invente pas… Aujourd’hui, je ne sais pas si mes images sont jolies ou pas,  mais j’aime ces moments de rencontre avec ce qui prend vie sous mon crayon et mes pinceaux. Je ne sais pas non plus si j’ai un style, mais je me retrouve dedans. Et c’est ce que je voulais. Alors, j’ai décidé de les montrer.
J’ai eu envie de me lancer « pour de vrai » dans l’illustration grâce à des textes lus et qui m’ont fait rêver. Je me disais à chaque fois : « Ah, si je savais dessiner… ». Je me rends compte que c’est beaucoup de travail ! Mais qu’est-ce que c’est agréable… je ne peux plus m’en passer, j’ai toujours envie de créer des personnages, c’est une autre façon de raconter des histoires.
Je travaille sur un projet texte/illustration en ce moment. J’ai commencé par une image, j’ai écrit un petit morceau de texte dessus… puis j’ai poursuivi mon récit, j’ai collé une autre image dessus… et comme ça, de fil en aiguille, mon histoire se raconte, par mes mots et mes images. C’est que du bonheur ! Maintenant, j’ai hâte d’en montrer des petits bouts pour recueillir des avis…
5)Qu'est ce qui fait qu'une image est forte? Qu'est ce qui fait que tu adores, ou que tu détestes?(sans me répondre que cela ne s'explique pas...)
Une image doit me faire ressentir de l’émotion… me faire rire, me choquer, m’attrister, me révolter ! Mais, il doit se passer quelque chose. S’il ne se passe rien… c’est qu’il n’y a rien.
Je déteste : ce silence dans une image. Les illustrations qui sont un copié-collé du texte, qui ne laissent rien imaginer d’autre…
J’adore : quand elle me raconte une histoire à elle toute seule !
 Il n’y a pas forcément un « style » d’illustration que j’aime ou pas. A partir du moment où une image prend vie dans ma tête, c’est que j’aime !
6)Je crois que le rapport texte/image est très lié dans tes albums. Peux-tu me citer des exemples de tes projets dans lesquels tu as privilégié ce rapport avec l'image? As-tu des exemples d'albums dans lesquels le rapport texte/image t'a marqué?
La beauté d’un album, c’est la rencontre  entre le texte et les images… toujours complices pour emmener le lecteur dans un fabuleux voyage au fil des pages. L’un de mes projets « Dans la gueule du loup » (et qui doit sortir normalement à l’automne aux éditions… chut c’est un secret) repose sur la complémentarité texte/image. Je n’en dis pas plus ! Sinon, j’ai un projet pas encore terminé qui s’appelle « Un poussin peut en cacher un autre », les illus racontent autre chose que le texte, je trouve ça excellent de les découvrir au fur et à mesure !! Mais bon, il est un peu en mode « repos » en ce moment… l’illustratrice doit être débordée… mais il y en a un petit morceau sur mon blog.
Il y a un album qui m’a profondément marquée, c’est « Ami-Ami » de Rascal et Girel. Je le conseille à tous les amoureux de la littérature jeunesse. Il est riche, très riche ! L’histoire avance sur ce rapport texte/image, le lecteur est lui-même acteur du livre, à lui d’interpréter la fin de l’histoire à sa façon… un pur moment de lecture d’album, comme j’adore ! Et tous les albums de Rascal sont comme ça, c’est d’ailleurs l’auteur jeunesse que je préfère.
Je pense aussi à « Mon chat le plus bête du monde » de  Gilles Bachelet ! il est extra !!
7)Quel est le projet dont tu sois la plus fière?
Je crois qu’il n’existe pas encore…
Mais j’avoue aimer profondément « Souvenirs de papier » qui sortira aux éditions Philomèle cette année. C’est une partie de moi… ce sera un grand moment d’émotion.
8)Penses-tu écrire un roman un jour?
Oui. J’avais commencé un roman, il y a deux ans environ… puis j’ai arrêté, ça ne tenait pas debout.
Là, mon « Lulu Cadette » est en cours d’écriture. Et j’adore ! C’est différent de l’album, ça me plait beaucoup. Mais c’est nouveau, ça me fait un peu peur… alors, je prends mon temps.
9) Qu'est ce que t'apporte cet univers de littérature jeunesse ?
Il m’apporte tellement… j’aime me balader dans cet univers enfantin. Me dire que peut-être, ça existe, tout ça… tout ce qu’on raconte dans les livres, même si c’est inventé.  Puis j’ai besoin de claquer la porte de ce monde où nous vivons tous pour laisser s’envoler un peu mon âme d’enfant, avant de la remettre en cage. On me dit souvent « non mais là, on n’est pas dans des histoires pour enfants ! » Je déteste ça, parfois les adultes se prennent vraiment trop au sérieux, et je regrette d’en être un…
Et puis, quand j’imagine des enfants en train de lire mes livres, mon cœur se met à battre très fort !
Et depuis que je suis maman, j’écris aussi pour mon fils, qui lira mes histoires plus tard. Il m’inspire beaucoup ! Il n’a que trois mois et demi, mais quand je lis mes textes à voix haute, j’ai l’impression qu’il m’écoute. C’est magique…
10) Tu as plusieurs albums qui vont sortir dans un proche avenir. Peux tu nous raconter une anecdote sur chacun?
Il y a « Souvenirs de papier » aux éditions Philomèle et illustré par Jessica Lisse, un petit bout de moi écrit une nuit que je n’arrivais pas à dormir…
Pour « Luis Célestin » aux éditions Plume en herbe, je pense à ma première participation au Tandem Jeunesse, une chouette aventure qui m’a fait craquer sur le petit personnage de Julie Bœuf ! Et le voilà qui sortira en septembre, le mois de mon anniversaire, youpi !
J’ai une petite anecdote pour « Jouons maître renard ! » avec les illus en couture de Lou, qui sortira également chez Plume en septembre : j’ai écrit l’histoire un soir… ma chatte Méphista (la panthère noire)était montée sur mon buffet de cuisine… je collectionne les poules, donc, il avait 2 belles cocottes là-haut. J’ai demandé à Méphista de descendre… patatras ! en morceaux les cocottes ! Pour me consoler de leur perte, j’ai commencé à écrire… « Picoti et Picota sont deux petites poules… » voilà !
En 2013, il y aura « Aïko et le petit poisson » chez Belcastel, illustré par Emilie Dedieu, là, c’est pour éponger ma tristesse quand un de mes poissons d’aquarium est mort…
Puis « Nuq et Pingouin » chez … avec Sandrine Lamour. Une petite histoire d’amitié, car on a toujours un ami qui nous quitte un jour, mais il n’est jamais loin, finalement…
Et voilà, j’aurais aimé te répondre : « la liste est trop longue ! » hihihi
11) Portrait "vite fait" :
Si tu étais un végéta l :  un coquelicot, pour sa fragilité.
Si tu étais un insecte : l’abeille, elle se promène de fleurs en fleurs, butine pour produire son meilleur miel, et elle pique seulement si on l’attaque… et puis, j’aime beaucoup les rayures (j’ai d’ailleurs un costume d’abeille ridicule au fond de mon placard).
Si tu étais un livre (je crois savoir ce que tu vas répondre...) : Le Petit prince… c’est ma philosophie de vie, ma Bible… bon, là j’avoue répondre plutôt à la question « quel est le livre que tu préfères ? »
Si tu étais un album : « Ami-Ami » de Stéphane Girel et Rascal, le point de départ de tout, celui qui m’a donnée envie d’écrire pour les enfants, et « pour de vrai ».
Si tu étais un mot : emberlificoté ! il est drôle, il ne veut pas dire grand-chose…
Si tu étais un bruit : le « cui-cui » des oiseaux (normal pour une mésange hihi)
Merci pour toutes ces questions !! ouh ! pipelette que je suis !!! J
Le blog de Baptistine Mesange : http://baptistinemesange.blogspot.com




jeudi 16 février 2012

Interview de Sylvie Baussier par Clémentine Beauvais

1) Bonjour Sylvie! double question classique pour mieux te connaître: comment es-tu venue à l'écriture, et pourquoi écris-tu (en majorité) pour la jeunesse?
J’ai toujours tourné autour des livres… Les livres, les histoires, c’est ce qui m’a permis de tenir la tête hors de l’eau quand j’étais gamine et que ça n’allait pas toujours bien dans ma famille et dans ma tête. Mais il me manquait, sans que je le sache, des gens et des livres qui m’aident à comprendre ma réalité. J’ai fait des études de lettres, puis de bibliothécaire, puis j’ai été éditrice pour des encyclopédies grand public pendant une dizaine d’années. Je cherchais ma voie, je suppose.

Sylvie Baussier
Donc il y avait la lecture, et en parallèle l’écriture, par bribes. Mais en faire mon métier… C’est comme si on m’avait dit qu’un jour des rats allaient se transformer en laquais, des citrouilles en carrosse… Carrément impossible!
Et puis il y a eu un déménagement, une période de chômage, des interrogations, des routes possibles… Les premiers livres que j’ai publiés, chez De La Martinière, il y une quinzaine d’années, parlaient du deuil et du handicap: j’écrivais pour les ados des livres que j’aurais bien aimé avoir sous la main à leur âge. J’ai donc publié un livre, puis deux, puis trois… Et j’ai vu s’ouvrir une possibilité : vivre de ma passion!

2) Quand on regarde ta bibliographie, on est impressionné par le nombre de livres informatifs pour enfants et adolescents. Qu'est-ce qui te plaît particulièrement dans ce type d'écriture? Qu'essaies-tu d'éveiller chez les enfants?
J’écris des documentaires parce que j’adore apprendre, et tenter d’ouvrir des univers aux enfants et aux jeunes. Bien sûr, tout est à portée de leur main, théoriquement, avec l’Internet. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le documentaire pour la jeunesse connaît une crise. Pourtant, les recherches d’information sur le net demandent souvent des compétences dignes d’un documentaliste, et ne dispensent pas d’une vision du monde. Lire des infos sur les droits des enfants sur des sites, par exemple, n’aide pas forcément à comprendre la balance entre droits et devoirs ! C’est bien pourquoi écrire un livre documentaire demande un travail fou… Un travail qui semble invisible… Comme s'il n'y avait pas d'auteur!

Cela dit, pour moi l’écriture est un chemin. La fiction m’a très longtemps intimidée, et je m’y fais enfin un chemin, seule et en duo. Pour moi, c’est un bonheur!

3) Tu as publié récemment chez Oskar deux romans sur les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima (coécrits avec Pascale Perrier). Peux-tu nous en dire plus sur ces deux romans? Comment l'idée est-elle née, et comment avez-vous écrit l'histoire à deux?
J’ai commencé à écrire avec Pascale Perrier il y a trois ans environ. Nous avons débuté par un roman qui va sortir chez Oskar au printemps 2012 sous le titre “Classé confidentiel”. Nous avons beaucoup aimé travailler ensemble, nous aider mutuellement à avancer… 25 ans après la catastrophe de Tchernobyl, nous avons voulu montrer par une histoire que ce événement n’est pas que du passé : c’est aussi, malheureusement, le présent de milliers de gens qui habitent autour du site. Et quand ce livre est sorti a eu lieu la catastrophe de Fukushima. Les éditeurs nous ont proposé d’écrire sur ce sujet. Nous avons hésité, et pris notre décision: il fallait faire saisir aux enfants ce que le Japon avait subi. Ce qui nous pend au coin du nez. Là encore un vrai roman. Transformer la matière d’une veille documentaire quotidienne en fiction a été un vrai défi!

Pascale et moi adaptons notre travail à deux selon les projets: c’est très souple. La constante: un grand respect mutuel, pas de concurrence, de la bonne humeur, et le désir de créer les histoires les meilleures possibles!

4) Tu as aussi publié un album sur les sans-papiers, un autre sur Henri Dunant... Te décrirais-tu comme une auteure 'engagée'? est-il important pour toi que tes romans et albums expriment un commentaire sociopolitique?
Je me sens très concernée par ce qui se passe dans le monde. “Courrier international” est l’une de mes lectures quotidiennes. Et je me sens souvent indignée ! Pour moi, écrire est une façon d’agir, de la façon qui est le plus à ma portée. Je fais partie de RESF, et Amin sans papiers est un album qui découle de cet engagement. Raconter la vie d’Henri Dunant, qui aurait pu choisir une vie bourgeoise et confortable mais a préféré défendre toute sa vie la cause des blessés de guerre et créer la Croix Rouge, c’est raconter que nous avons tous le choix de nos actes.

5) Quand tu n'écris pas, que lis-tu? Qui sont tes auteurs et quels sont tes livres préférés, ou qui t'inspirent particulièrement, pour enfants et pour adultes?
Parfois, il m’est arrivé de me sentir mal, et de réaliser pourquoi; je n’avais lu aucune fiction depuis une ou deux semaines! Lire m’est aussi indispensable que respirer (bon, un peu moins, d’accord!). Je ne m’inspire pas spécialement d’un auteur ou d’un autre quand j’écris, mais il y en a plein que j’admire! Pour en citer quelques-uns : Roald Dahl, Philip K. Dick, Murakami, Marie N’Diaye, Arto Paasilina… En ce moment je lis Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle, que je trouve très bien fait. J'aime beaucoup aussi Combat d’hiver de Jean-Claude Mourlevat… Mais la liste serait sans fin! D’ailleurs j’ai fini par taper sur Word une liste de mes livres préférés, et j’adore les échanges de coups de foudre littéraires! Si cette liste intéresse quelqu’un, elle est à votre disposition!

6) Sur quoi travailles-tu en ce moment, et sur quoi rêves-tu de travailler dans le futur?
Je peaufine pour la collection “Histoires de la Bible" chez Nathan un roman inspiré du personnage d’Abraham; je prépare une série de romans pour plus jeunes dont les premiers vont paraître en juin (chez Nathan aussi), j’écris pour les ados chez Gulf Stream, sur les langues et les rêves (collection “Et toc”) et je poursuis mon aventure pour les Kididoc, des livres animés passionnants à mettre au point… Et je poursuis mes aventures littéraires avec Pascale! Eh oui, c’est éclectique, un peu comme mes lectures. En tout cas je vis de ce que j’aime faire, et ça, c’est aussi merveilleux que de voir une citrouille se transformer en carrosse!

Voici l'adresse du site de Sylvie
http://baussier-auteur.monsite-orange.fr

Et quelques titres parus:
- T'as la tchatche! ill.A. Rouquette; coll. Et toc! ed. Gulf Stream, 2012
- Le Kididoc des Comment, ill. Didier Balicevic, éd Nathan, 2011
- Japon touché au cœur, Fukushima, roman co-écrit avec Pascale Perrier, éd Oskar, 2011
- La Course au pôle Sud : Amundsen et Scott, éd. Oskar, 2011
- Le travail, tout un monde! ill. Elodie Balendras, éd Milan, 2011
- Le Kididoc des Pourquoi, ill. Didier Balicevic, éd Nathan, 2010
- La fabuleuse histoire de l'empire du Ghana, ill par Dialiba Konaté, Le Seuil, 2010
- Le Grand livre de la vie et de la mort, illustré par Sandra Poirot Cherif, éd Milan, 2010
- Handicaps… Le guide de l’autonomie, Hydrogène, de La Martinière, 2008

mercredi 15 février 2012

Interview d'Elen Lescoat par Virginie Hanna

Interview d'Elen Lescoat par Virginie Hanna

Bonjour Elen,

1- Peux-tu nous dire depuis quand tu dessines et à quel moment tu as réalisé que tu allais en faire ton métier ?


Elen Escoat
J'ai des souvenirs de dessin qui datent de très longtemps, j'ai même conservé un de mes premiers bonhommes, qui date de quand j'avais 3 ans.

Ensuite, ça a été des milliers de  coins de cahiers gribouillés, pendant les vacances, ma tante encadreuse aimait mettre en valeur mes dessins de petite fille, c'était chouette!

En fait, j'ai bien failli passer à côté de ce métier car je me destinais à être ingénieur en informatique et puis un jour, j'ai pris conscience que ma passion pour le dessin devait prendre plus de place qu'un simple loisir dans ma vie.

J'ai donc pris mon courage à deux mains et tout plaqué pour faire enfin des études qui me plaisaient.

Après une école d'arts appliqués, j'ai travaillé 6 ans comme graphiste en agence de publicité.

Etant directement embauchée après mes études, je n'ai pas eu l'occasion de me lancer dans l'illustration, et pour commencer, ça me semblait plus "sûr", sauf que ça ne m'a jamais vraiment plu.

Je dessinais en dehors du travail mais je n'avais pas assez de temps pour m'épanouir.

C'est après la naissance de mon 2ème enfant, que j'ai profité que ma boite ait coulé pour tâter le terrain.

Je pense avoir eu beaucoup de chance car ça a tout de suite marché, et depuis, les contrats s'enchaînent, ça va faire 3 ans et j'espère que ça durera encore longtemps!

Vivre de sa passion est plus qu'un luxe!

2- Tes illustrations sont très douces et très rondes, as-tu tout de suite trouvé ton style ?

Je ne me suis jamais posé de questions pour trouver un style.

Il a évolué tout seul, et s'arrondit avec le temps je trouve contrairement à moi!

J'aime ce qui est doux, tendre et d'ailleurs, je suis une grande fan des pompons en tous genre! J'en porte aujourd'hui aux oreilles et sur mon pull!

3- Quelle technique préfères-tu utiliser pour tes illustrations ?

Ce que je préfère, c'est justement varier les techniques.

J'adore le pastel, notamment pour les grands formats, mais je suis parfois déçue du résultat des couleurs une fois scanné,.

C'est tellement plus beau sur mon papier qu'une fois imprimé, que j'essaie de conserver maintenant cette technique pour des commandes de particuliers pour décorer des chambres d'enfants etc.

Sinon, j'utilise le numérique et j'ai développé une technique bien à moi qui me permet de retrouver les sensations et la matière du pastel avec mon stylet.

Je travaille exactement comme en traditionnel, sauf que je fais moins de saletés!

Et puis quand j'ai du temps, j'aime peindre à l'acrylique sur du carton.

4- Quelles sont tes influences ?

J'aime être curieuse de tout ce qui se fait.

Ce qui m'inspire le plus, c'est l'univers de la toute petite enfance.

J'aime passer du temps dans les magasins de jouets pour voir ce qui se fait, ainsi qu'au niveau des textiles.

Mais aussi le travail de mes collègues illustrateurs que j'aime découvrir et qui m'aide à évoluer, me remettre en question...

Je n'ai pas de grand illustrateur célèbre à citer et qui serait pour moi un maître, c'est un mélange de plein de petites choses qui m'inspire.

5- Parmi tous tes livres, quel est celui qui te ressemble le plus et pourquoi ?

Je dirais que mon dernier album qui sort jeudi "Dans le ventre de maman", Editions Limonade écrit par Laurie Cohen, est celui dont je suis la plus fière.

Il me tenait particulièrement à cœur car c'est un sujet que je voulais traiter.

J'avais demandé à Laurie si elle avait un thème autour de la maternité.

Ce livre m'a aidé un peu à faire mon deuil de mon 3ème bébé (j'en voulais 3, pas mon chéri).

J'ai tellement souffert de cette situation que j'ai eu envie de me servir de mes dessins pour m'aider...dessiner tout ce qui allait tant me manquer, et aujourd'hui, je suis super fière de ce 3ème bébé de papier.

En plus, il est très joliment réalisé avec du vernis sélectif...un livre de qualité! J'espère qu'il plaira.

6- Quel serait le plus grand défi qu'un éditeur pourrait te lancer ?

Un défi serait de faire un livre pour des enfants plus grands mais je ne suis pas sure d'en avoir envie pour le moment.

Ou alors d'écrire moi-même les textes, c'est une chose qui me plairait mais j'ai du mal!

On m'a proposé récemment de faire un album avec mes petites figurines en pâte Fimo et d'écrire moi-même un texte, je ne sais pas encore si je réussirai, parce que c'est assez compliqué techniquement mais j'aimerais relever ce défi.

7- Et tes projets, tu nous racontes ?

Donc dans mes projets, il y a celui dont je parle juste au-dessus, et puis sinon, la suite des aventures de Maëlle la coccinelle, la suite des aventures de Lisa, une nouvelle série avec des petites fées chez Hemma, et de nouveaux petits livres pour les bébés chez Fleurus.

8- Une dernière petite question ; quelles sont tes petites habitudes et petites manies quand tu travailles ?

Je mets mes chaussons/bottes fourrées imprimées léopard pour avoir bien chaud aux pieds

J’écoute toujours la radio parce que je n'aime pas le silence, et depuis peu, j'ai un joli thermos sur mon bureau parce que sinon, je ne pense pas à boire!

Après le repas de midi, ça m'arrive de m'enrouler dans un plaid polaire pour travailler...vous l'aurez deviné, je suis ultra frileuse!

 Merci Elen !

 Pour ma biblio, tout est sur mon blog côté droit, j'ai trop de choses à mettre donc ça sera plus simple d'aller voir là bas:
http://machin-bidule.blogspot.com/

je serai présente au Printemps du Livre de Montaigu le 31mars et 1er avril prochains.

Mes oeuvres à paraître :
"Dans le ventre de maman" le 9 février chez Limonade.
"Ma journée" et "les couleurs" en février chez Fleurus
"Souricette la coquette", "Trèfle le chanceux", "Mistigrette la minette", " Lapinette la voyageuse" chez Hemma en mai
"Rose ou Bleu", chez Tournez la Page en juin
et puis des collectifs "Histoires à raconter pour les bébés" chez Fleurus.

Interview de Sophie Trouffier par Patrick Pasques

Interview de l'auteure Sophie Trouffier par Patrick Pasques

Parlons un peu de ton passé d'auteure... L'envie d'écrire t'as prise au berceau, sur les bancs de la maternelle, ou un peu plus tard ?

Sophie Trouffier
>>Beaucoup plus tard en fait ! J'ai commencé à écrire, comme beaucoup, des poèmes à l'adolescence, puis une pièce en 1 acte à 22 ans... une vraie catastrophe et enfin, La Saveur des figues, premier roman commencé à 28 ans et achevé à 30. L'écriture a été la fin, ou pas ?, d'un long parcours pour trouver mon mode d'expression, de la danse à la peinture en passant par le théâtre et le jeu de rôle !

Quelle place à l'écriture dans ta vie ? Est-ce un truc vital, incontournable, compulsif ou au contraire un désir plus serein ?
>>Ecrire est une des composantes de ma vie comme une pièce de puzzle : elle s'harmonise avec les autres, je ne suis pas complète sans l'écriture mais ce n'est pas non plus la pièce maîtresse. Il n'y a pas une chose qui prévale sur les autres, mais un tout que j'essaye d'équilibrer perpétuellement. De fait, après avoir longtemps chercher cette pièce-là, le mode d'expression de mes rêves et de mes angoisses, je suis plus sereine depuis que je l'ai trouvée !

Tu as déjà publié plusieurs romans. Mais songeais-tu à publier tes écrits dès le départ ou bien est-ce que cette idée a mûri très progressivement ?>>Le fait d'écrire pour un public précis, pour la jeunesse, supposait dès l'abord que je fasse lire mes écrits et donc que j'arrive à les publier. Pour autant, je n'imaginais pas que cela fonctionnerait dès l'abord, dès le premier roman. J'ai eu beaucoup de chance et je peux écrire désormais avec la perspective du partage, c'est une toute autre façon d'écrire même si j'ai toujours peur que mon texte ne trouve pas preneur !

Est-ce qu'il t'a été facile de trouver un éditeur ?
>>Plus ou moins, j'ai essuyé des refus, bien sûr, mais Saad Bouri, du Jasmin, a répondu par la positive six mois après ma première vague d'envoi aux éditeurs. Je pense cependant que j'avais mal ciblé certains envois et c'est dans cette optique que j'ai travaillé, avec Paul Beorn, à la création du GGG, le Guide des éditeurs de l'Imaginaire, pour guider les jeunes auteurs dans leur recherche d'un éditeur.

Tu es auteure mais également enseignante. Est-ce que tu souhaites un jour devenir auteure à plein temps, où au contraire maintenir un équilibre entre ces deux activités ?
>>J'aime enseigner, c'est une autre des pièces de mon puzzle, cependant les évolutions actuelles du métier sont parfois contraires aux principes qui m'ont menée à cette carrière et l'écriture m'attire d'autant plus que je m'y sens plus libre. Mais je ne veux pas tomber dans un miroir aux alouettes, je sais aussi qu'il est bien difficile de gagner sa vie en écrivant et cela suppose que j'ai pendant des années et des années envie d'écrire, toujours matière à écrire. J'aimerais allier mes différentes compétences : je connais bien la littérature pour ados, je suis prof de lettres, je suis auteure et je mène un cursus universitaire en didactique des langues. De là, je peux imaginer de multiples activités et je travaille en ce moment dans différentes directions, dans et hors l'Education Nationale.

Pour tes écrits, tu sembles très attirée par les univers fantastique et l'anticipation. Ce goût est venu de tes lectures, d'écrivains qui t'ont marquée, ou bien est-ce qu'il n'a rien à voir avec tes prédilections littéraires ?
>>Après avoir découvert la littérature à travers Neuf et Médium à L'école des Loisirs, j'ai lu beaucoup de classiques pour mes études. Mais j'avais déjà un goût pour les littératures de l'imaginaire, de la réalité magique des sud-américains à la SF classique ou à Tolkien. Je me suis dirigée naturellement vers le fantastique et l'anticipation, sans trop intellectualiser cela cependant, c'est juste que jouer avec la réalité me permet de dire ce que je souhaite. Un jour, j'irai peut-être vers d'autres projets.

                                                                                     Interview réalisée par Patrick Pasques